Si vous croisez des personnes qui me connaissent depuis longtemps, elles vous diront certainement que je ne suis qu’une peste sans foi ni cœur, mais c’est surtout parce qu’elles ne me connaissent pas depuis assez longtemps, et qu’elles ont certainement aussi cherché à me mettre dans tout mes états pour tester mes limites, ce que j’ai appris à détester depuis peu. Nous avons tous notre part d’égoïsme, et j’ai découvert la mienne depuis que mes parents n’ont trouvé rien d’autre que de m’envoyer ici pour que je me mette sérieusement au travail. J’ai compris que si je voulais partir il faudrait que je les fasse accepter au reflet de mes notes, et c’est bien ce que j’ai l’intention de faire.
Ne croyez pas que je suis méchante, je ne mords pas, du moins pas encore, mais je n’aime juste pas du tout qu’on se fiche de moi parce que je suis « nouvelle » et que mes parents sont des « riches » qui ont réussis à me faire avoir une place dans la Day Class en cours d’année. Je sais être gentille et attentionnée quand le cœur m’en dit, mais ne comptez pas sur moi pour vous dire tout sur ce qui m’est arrivé…

Je suis une fille. C’est assez comme description ou bien vous allez me dire que vous ne savez pas faire la différence entre une fille et un garçon ? En tout cas je n’irais pas jusque dans ces détails… Je suis de taille moyenne pour un poids à peu près proportionnel. On ne m’a jamais vraiment lynché sur ma taille, ce n’était pas souvent ça le problème avec moi, c’était… Bien autre chose. J’ai les cheveux bruns, et des pupilles de la même couleur à la base mais qui penchent plus vers le noir de temps à autre. Je ne vois pas ce que je peux dire d’autre sur mon physique… Quoi, cette griffe ?... Vous n’avez pas à savoir. La griffe présente au dessus de ma poitrine n’est qu’un acte de mon passé que je ne relaterais pas. Occupez vous de vos affaires.
Pour ce qui est du vestimentaire, les gens disent qu’il m’arrive souvent de m’habiller de façon provocante, ce que je ne comprend pas, puisqu’on ne me regarde habituellement jamais et que si ma façon de m’habiller était tellement provocante, on aurait peut être déjà du me le dire en face… Sinon je porte de tout, lorsque ça me plait.

Je suis née dans une contrée bien loin de l’Académie Cross. Je ne la citerais pas, trop de souvenirs en ressortent et j’ai bien trop de mal à les oublier quand j’y repense ne serais ce qu’une seule fois. L’année de mes 10 ans, mes parents ont décidés de déménager. J’arrivais dans une nouvelle école en pleine année scolaire, et là ce fut le drame. J’étais si différente des autres avec ma peau blafarde et mes cheveux bruns… C’était l’enfer pour moi, et mes camarades ne se lassaient pas de me le rappeler jour après jour. Je ne me faisais aucuns amis, mais je disais à mes parents que tout allait bien, et je ramenais d’excellentes notes à la maison pour qu’ils ne se doutent de rien. Je ne voulais pas les inquiéter, mais si j’avais su ce qu’il me ferait plus tard, je crois que je n’aurais pas hésité à montrer mon caractère de fille vexée plus tôt.
Les années passaient, et rien ne changeait, sauf mes notes. Elles baissaient petit à petit et moi je me retrouvais souvent en larme enfermée dans ma chambre. Mon père s’était mis à boire suite à son renvoi, et il battait ma mère pour évacuer sa tristesse. Ma mère, elle, avait peur de partir, et ne voulait pas laisser mon père seul dans ses problèmes, mais moi dans tout ça, je ne comptais que pour le chiffre nul. Je suis passée en école privée, en internat parce que mes parents ne voulaient pas me voir - ils disaient que c’était pour mon bien, mais je savais bien qu’ils ne me supportaient tout simplement plus, et que j’étais un problème trop lourd à porter maintenant -. J’acceptais donc toutes leurs ristournes, tout leur abus… Et je continuais ma petite vie seule. A force d’être seule, tout les soirs, pendant les cours, même pendant les vacances scolaire j’étais la seule à rester à l’internat du collège, mes parents trouvaient toujours une excuse à inventer à la directrice pour que je ne rentre pas… Et bien entendu, mes anniversaires se faisaient seuls aussi. Un soir d’hiver, où je n’avais pas vu la nuit tombé, je me dépêchais de rentrer à l’internat, même si c’était certain que j’allais encore me faire crier dessus, avec mes notes qui baissaient et mes retards intempestifs. Sauf que ce soir là, ce ne fut pas la Directrice qui m’accueilli devant ma chambre, mais un des surveillants les plus glauque de l’établissement. Je ne vous citerez pas la suite, mais c’est en m’échappant de ses griffes que je me suis créée la cicatrice qui est désormais présente sur le haut de ma poitrine. Après ce jour, j’ai tout fait pour partir de ce collège, et le jour de mes 17 ans, mes parents m’ont annoncés -au téléphone- qu’il était temps pour moi d’entrer au lycée et que je changerais d’académie dans la semaine qui venait.